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Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) : Définition et pistes de prise en charge chez l’adulte

Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) : Définition et pistes de prise en charge chez l’adulte

Le TDAH ne date pas d’hier, il existe dans tous les pays et de tout temps. Sa prévalence n’a pas augmenté au cours des 30 dernières années mais il est aujourd’hui plus susceptible d’être correctement repéré.

Il s’agit d’un syndrome clinique et descriptif : c’est-à-dire que son évaluation ne repose pas sur des tests psychotechniques mais est basée sur un entretien clinique spécifique ainsi que sur la passation de questionnaires validés, nécessitant l’expertise de différents professionnels de santé.

Un bilan neuropsychologique (incluant des tests attentionnels) peut appuyer la compréhension mais n’est pas suffisant à lui seul et n’a pas de caractère diagnostic du TDAH au regard des dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS).  A l’issue de l’exploration et des évaluations, c’est bien le médecin psychiatre qui pose le diagnostic de TDAH.

Contrairement aux idées reçues, le TDAH n’est pas lié à la culture, ni aux standards sociaux ni à des lacunes éducationnelles. Les études récentes sont en faveur d’une étiologie complexe du trouble avec un large panel de facteurs de risques génétiques et environnementaux (Faraone at al., 2015).

Ce syndrome se caractérise par des critères d’inattention et/ou des critères d’hyperactivité ou d’impulsivité. Ces éléments doivent être présents depuis au moins 6 mois et doivent avoir un impact négatif sur la qualité de vie de la personne et interagir sur sa vie sociale, scolaire, professionnelle. Pour retenir le trouble, les symptômes présentés doivent apparaitre avant l’âge de 12 ans et se manifester dans au moins 2 contextes différents.

Plusieurs études longitudinales montrent que le TDAH persiste à l’âge adulte :

  • Barkley et al. (2002) repèrent 65% des cas dans leur population d’étude qui manifestent encore des signes du TDAH à l’âge adulte
  • Faraone et al. (2021) estiment que 5,9% des jeunes et 2,5% des adultes sont touchés par ce trouble.

Evaluer correctement ce trouble chez l’adulte a son importance car :

  • Un haut quotient intellectuel ou un niveau d’études élevé ne permet pas d’exclure d’office un TDAH. Au contraire, l’exercice du thérapeute sera de vérifier si des difficultés liées au TDAH ont été masquées jusqu’ici par une douance, de repérer si la personne ne met pas en place de moyens de compensation.
  • Des difficultés plus visibles ont pu être diagnostiquées en première intention et pourraient avoir comme fonction pour la personne de réguler les manifestations de son TDAH (problématiques liées à différents mésusages : jeux d’argent, jeu vidéo, sport, substances etc.).
  • Les manifestations du TDAH peuvent être très handicapantes et entrainer une baisse de l’humeur voire des symptômes dépressifs.
  • Chez l’adulte, les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité ont tendance à se transformer, il est alors nécessaire de repérer les signes d’agitation et d’impulsions/ de « pulsions internes ».
  • Des cas particuliers nommés « Sluggish Cognitive Tempo » sont aujourd’hui décrits : il s’agit de personnes souffrant d’un TDAH avec des manifestations de symptômes correspondant au contraire à une activité physique et psychique plus ralentie avec des confusions mentales, un manque général de vigilance, des étourderies fréquentes (pour plus de précisions : voir les travaux de Sébastien Henrard, neuropsychologue)

A la suite de l’évaluation, une prise en charge en TCC apparait recommandée pour aider la personne à mettre en lumière les déclencheurs de son trouble et faire des liens pertinents (Situation è Réaction émotionnelle è Pensées è Comportements è Conséquences). Des techniques comme la réalisation d’Analyses Fonctionnelles du trouble seront réalisées en thérapie.

Puis, l’apport de connaissances en neuropsychologie a également tout sont sens pour travailler sur des moyens de compensation et d’ajustement des difficultés comme par exemple l’apprentissage de techniques d’organisation, des exercices de rééducation de l’attention, de la planification, de la régulation émotionnelle etc.

Pour plus d’informations concernant le TDAH, je vous invite à vous référer aux articles dispensés sur le site internet TDAH France (documentation anglaise et française) ou encore aux ouvrages très intéressants de Maëva Roulin, psychologue spécialisée dans la prise en charge du TDAH et dans les Troubles du Neurodéveloppement (TND) en général.

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