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Exemple d’une prise en charge en TCC

Exemple d’une prise en charge en TCC

Afin de se faire une idée plus concrète de ce que peut être un suivi en psychothérapie TCC, je vous propose d’analyser la situation de Madame T (nom fictif) pour exemple :  

Alors qu’elle s’apprêtait à prendre la parole lors d’une réunion au travail, Madame T sentit son cœur s’accélérer, ses mains et jambes trembler. Elle sent qu’elle rougit et commence à se sentir mal, a des palpitations, ses mains deviennent moites. Elle commence à avoir des pensées comme : « tout le monde me regarde », « c’est la honte », « je suis nulle », « je vais perdre mon travail ». Elle a donc la sensation d’être jugée négativement par les personnes qui assistent à la réunion et commence à anticiper les prochaines prises de parole en public (« çà va recommencer »). Suite à cette mauvaise expérience, Madame T décide de ne plus prendre la parole lors des réunions et d’en éviter certaines, ce qui la soulage sur le moment mais ce comportement contribue à abaisser l’estime qu’elle a d’elle-même sur le long terme et donc augmente son mal être.

Il est intéressant ici de voir qu’une autre personne peut réagir différemment dans cette même situation, à savoir, restructurer ses pensées (se dire par exemple : « ok je rougis et je stress mais ce moment est passager », « suis-je certain(e) que tout le monde me regarde ? ») et continuer à s’exposer en allant aux réunions pour abaisser le niveau d’anxiété (effet d’habituation).

La prise en charge TCC consiste à aider Madame T à comprendre le cercle vicieux dans lequel elle s’est installée :

L’évitement de la situation diminue l’anxiété à court terme mais renforce la croyance que la prise de parole serait un problème. Il est donc intéressant d’aider Madame T à :

Repérer ses pensées automatiques c’est-à-dire repérer les pensées qui s’activent automatiquement dans plusieurs situations données et qui sont « économiques » pour le cerveau (ce fonctionnement nous permet d’analyser et interpréter rapidement les choses de notre environnement). Lorsque ces pensées entrainent souffrance et interprétations erronées on les caractérise alors de pensées dysfonctionnelles. Les pensées automatiques sont sous tendues par les biais cognitifs comme par exemple:

  • La pensée en tout ou rien  : çà se passe toujours de la même façon
  • La surgénéralisation : toutes les personnes sont ainsi
  • La lecture de pensée : « je sais que untel va penser çà de moi »

Après avoir repéré les pensées source de souffrance, le travail consiste à entrainer Madame T à trouver des pensées alternatives, c’est-à-dire des pensées plus réalistes, mieux adaptées à la situation. On parle de flexibilité psychologique.

En parallèle, des exercices d’exposition comportementale (qui peuvent être travaillés sous forme de jeux de rôle en séance) et l’apprentissage de techniques de régulation émotionnelle comme la relaxation, la cohérence cardiaque, apparaissent aussi pertinents.

Les thérapies TCC s’attaquent donc aux difficultés des personnes dans l’ici et maintenant et me semblent bien résumées par la citation suivante :  

« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses mais les opinions qu’ils en ont ».

Epictète

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